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Et si le “fait maison” n’était pas si écologique qu’on le croit ?

Et si le “fait maison” n’était pas si écologique qu’on le croit ?

Faire soi-même son pain, ses yaourts ou ses produits ménagers est devenu un symbole d’autonomie, d’économie et d’écologie. À l’heure où les Français veulent consommer mieux, le “fait maison” séduit par sa promesse : moins de déchets, moins d’emballages, plus de naturel. Mais la réalité écologique est souvent plus contrastée. Plusieurs études récentes le démontrent : fabriquer chez soi n’est pas toujours synonyme d’économies d’énergie et donc de preservation de la planète.

Préparer son pain ou ses yaourts demande de l’énergie au cuistot en cuisine, mais aussi à sa maison. Et pour cause : pétrir, cuire, fermenter, mixer sont autant d’étapes qui sollicitent vos appareils électriques. D’après Les Décodeurs du Monde, tous les équipements de cuisson et de preparation, comme le Thermomix, la yaourtière ou encore votre machine à soda, représentent une part importante de la consommation énergétique domestique, juste après le chauffage et la production d’eau chaude. Ainsi, votre fabuleuse yaourtière utilisée trois fois par semaine peut anéantir vos bénéfices écologiques du fait maison.

L’ADEME le confirme dans son rapport Osez changer ! en 2025 : « L’énergie consommée à domicile représente aujourd’hui près de 25 % de l’empreinte carbone d’un ménage français ». Autrement dit, le “fait maison” ne rime pas automatiquement avec sobriété.

L’emballage caché derrière la simplicité

Concevoir soi-même nécessite également d’acheter des ingrédients de base : farine, lait, savon, bicarbonate, huiles essentielles. Or, ces produits vous proviennent rarement sans emballage ni transport. L’étude Osez changer ! de l’ADEME souligne le risque du rebond écologique : à force de vouloir fabriquer soi-même, on multiplie les achats intermédiaires, les pots, les bouteilles ou les matières premières importées. Si vous le pouvez, optez plutôt pour des achats en vrac lorsque cela est possible. Sans compter que certains ingrédients parcourent de longues distances avant d’arriver dans votre panier. C’est le cas notamment des huiles végétales ou des tensioactifs, qui ne sont Made in France. Les coûts de transport de matières premières s’ajoutent à votre bilan écologique. Résultat : le produit “fait maison” peut avoir parcouru plus de kilomètres qu’un produit industriel acheté en supermarché.

Quand le fait maison garde du sens

Malgré tout, le fait-maison reste une bonne option sur plusieurs plans. Il peut devenir réellement écologique s’il est pratiqué de façon raisonnée. L’astuce consiste à cibler les produits à fort impact positif : pain, yaourts, produits ménagers simples. Fabriquer soi-même un savon ou une lessive peut être intéressant en optant pour des ingrédients locaux.

Autre astuce : mutualiser. Utiliser un four commun dans une copropriété, partager une yaourtière, ou privilégier les recettes sans cuisson permet de réduire la consommation électrique.

Veillez également à bien sélectionner vos ingrédients. Privilégiez les produits locaux, en vrac et non transformés, pour redonner du sens au geste. Le WWF France le souligne dans son rapport sur la consommation responsable (mars 2025), « le plus grand levier de durabilité ne réside pas dans le fait maison, mais dans la réduction globale de la production domestique inutile ».

Faire soi-même n’est donc pas une garantie écologique, mais un choix d’équilibre. Entre plaisir, économie et impact réel, il faut évaluer chaque geste : combien d’énergie, d’eau, de matériel et de transport cache mon “fait maison” ? En somme, mieux vaut un yaourt artisanal acheté à la ferme du coin qu’un yaourt maison préparé avec du lait importé et un appareil énergivore. Comme souvent en matière d’écologie, la vertu ne réside pas dans le geste, mais dans la cohérence du mode de vie.

Complément d'informations sur l'article

Thématiques: Société-conso-comparatif produits

Localisation du sujet de l'article: France

Expertise de l'auteur: Journaliste actu - société - parentalité

Barbara Leblanc

Rédactrice en chef  Journaliste depuis 15 ans, j’écris régulièrement sur la grande consommation, le monde du travail et pour le compte de médias et d'entreprises. Côté personnel, j'écris des romans, m’intéresse à la littérature, à l'Italie et aux voyages loin de France.

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